L’Enfance
Le sommet d’une colline, allongé dans l’herbe haute, enivré des odeurs d’été, j’ai six ans. Des nuages traversent le ciel, le soleil, tour à tour, disparaît et réapparaît selon leurs passages. Je plane, des fois en haut dans les airs, des fois à travers la matière comme un brin d’herbe-oiseau ou un poisson dans la terre.

Un camping, nous sommes descendus sur la plage. Nous avons joué, ils sont remontés vers les tentes. Je m’allonge sur le sable, le sable est chaud, il fait nuit, je rêvasse les yeux ouverts. La lune fait son croisant lumineux magique, une pluie d’étoiles en pause-ralenti, resplendit sur fond de velours pourpre nuit.
Soixante deux ans plus tard ces souvenirs m’accompagnent toujours, deux parmi des milliers, je pense aux enfants d’aujourd’hui, vivent-t-ils des instants magiques semblables aux miens? Il me semble que oui. Et les adultes ? Avant l’acquisition du savoir, vivaient-t-ils le même émerveillement, le même vol plané dans le corps et l’esprit ? Pour moi c’est oui. Mais quel dommage lorsque l’acquisition du savoir diminue ou tue l’éblouissant émerveillement de l’être innocent.
Les chercheurs en médecine et en neurosciences publient des statistiques et conclusions sur l’état des bébés en bonne santé. Ils nous informent que « Entre le moment dans l’utérus du maman où le système nerveux est complet et lié au cerveau qui commence à enregistrer, ranger et interpréter les expériences, et le moment où l’enfant commence à parler, l’enfant obtient une quantité et qualité de succès inégalés par la somme de réussites dans tout le reste de sa vie ! »
Bravo bébé ! Les mêmes chercheurs affirment que le cerveau est structuré et développé par le mouvement et pas l’inverse! Ils constatent que le cerveau du bébé est 100% créatif et que le bébé fonctionne selon un stratégie d’engagement de – 100% / 0% !! Tout ce progrès du uniquement au désir, action, plaisir! Pas de livres, pas de cours, juste amour et encouragement (dans les familles saines). Ils nous disent que « Entre le moment où l’enfant commence à lire et à écrire et le moment où cette personne sort de l’université avec son doctorat dans la main, son cerveau est passé de presque 100% de créativité à entre 23 et 27% de créativité ! Wouahoo !! Maintenant ils disent que de toute manière, nous n’utilisons que 10% de notre cerveau !
Partout où je suis allé dans le monde, je constate que, au moment où l’enfant est présenté à la lecture et à l’écriture, sans le vouloir, presque tous les adultes font sentir à l’enfant que tout ce que l’enfant a fait avant ne compte pour rien, n’a aucune valeur, c’était du « bébétude » et que dorénavant l’enfant à la possibilité de devenir « quelqu’un » s’il travaille correctement!
Il me semble que nous avons deux possibilités pour aider énormément le grandissement de nos enfants :
1/ Au moment du commencement du lecture et de l’écriture, les introduire en faisant des louanges à l’enfant concernant ses extraordinaires réussites pour tant et tant de choses et que c’est à cause de toutes ses réussites qu’il va recevoir un outil pour échanger et communiquer avec ses semblables. Et, s’il vous plait, n’oubliez pas de remarquer qu’il y a des trillions de billions de millions de choses dans la réalité de la vie pour les quelles nous n’avons pas encore des mots et il me semble que nous ne les aurons jamais. Pour moi, c’est le langage littéraire qui est insuffisant et jamais la personne.
2/ Une proposition pour tous les parents, mamans et papas, s’il vous plait racontez à vos bébés à vos enfants comment c’était et comment c’est avec vos parents à vous – ce qui était bien, moins bien, pas bien; tout, tout, tout..!
Si vous dites « pourquoi parler à un bébé? Il ne comprend rien », je vous encourage à lire Françoise Dolto, pour moi, vous allez vous enrichir. Par vos partages, vous allez donner à votre enfant un outil de comparaison pour qu’il ou elle puisse mesurer ce que vous avez fait, vos progrès, votre générosité et tout ce que vous avez accompli pour être encore mieux pour votre enfant.
Une partie de mes pratiques a pour cible la reconnexion et utilisation des ressources perdues dans nos systèmes de croyances. Pour moi, ces ressources et potentiels sont toujours là mais ils ont été exclus par les façons de vivre imposées par nos cultures.